A dire Avant le Massacre: Tout d'abord, Will est... fou? Non, ca va au delà de ça. En fait, il n'a aucune notion du bien et du mal. Mais le problème est bien plus loin. En réalité, il connait bien ces deux notions. Seulement, qu'appelons nous bien et mal? Ce sont des notions, de acquis que l'on acquiert à l'enfance. Notre vision du monde se développe alors qu'on rêves de princesses et de princes charmants. On apprend qu'il y a des gens, les gentils et les méchants, et on idéalise notre premier amour au travers d'une figure maternelle. Pour William, les choses se sont faites différemment. Depuis tout petit, la bonheur de rêver ne lui a pas été attribué. Dès qu'il est né, il a compris qu'il finirait les choses dans sa tombe. Pour lui, le père Noël a toujours été le chéquier de son père, Action Man un processus d'identification opéré auprès des gosses pour qu'ils voient ce qu'on attend qu'il deviennent dans la vie active.
Un marginal de plus quoi. Seulement, un enfant n'est pas fait pour grandir sans son cocon rose aromatise à la guimauve. Il a besoin de rêver, de penser que sa mère est un être au dessus de tout, que sa maîtresse est une entité sans tâches ni bavures. Il a besoin d'idéaliser des figures pour prendre des repères. C'est grâce à ca qu'il est capable de dire "c'est bien" ou "c'est mal" plus tard. C'est sans ce genre de choses que les esprits détraqués naissent, et c'est le cas de William. Ça ne le dérange pas trop. Lui il s'amuse bien. Vous peut être un peu moins.
Mais nous parlions de lui même dans sa folie, revenons à sa folie. Ce n'est pas qu'il est capable de comprendre quand on lui ment, ni qu'il a la science infuse, et encore moins qu'il est né sans la faculté de rêver. C'est seulement qu'il est né... Lucide. La vie, c'est quoi? C'est un empilement de voiles colorés et miroitants placés devant vos yeux pour qu'elle paraisse belle et attirante. Lui est né sans. Le monde lui apparaît dans toute sa splendeur. Ou son horreur, les deux choses sont pareilles pour lui. C'est juste une question de point de vue. Lui, il la voit comme elle est, ni plus belle ni plus triste. Et il vous voit comme vous êtes. Il vous sait égoïstes, tristes ou anxieux. Il sait que vos actes sont surtout guidés par le profit immédiat, mais il ne vous en tiens pas rigueur, après tout, lui il fait pareil.
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Ah ca y est un rentre dans le vif du sujet!! Marrez vous, hausser vous sourcils sarcastiquement interrogateurs, mais en attendant, il m'a fallu quatre bonnes heures pour mobiliser mon cerveau et enfin commencer cette saloperie d'histoire de medre que je sais toujours pas ce qu'elle va devenir.... Oulà, je deviens vulgaire moi, rien ne vas plus. Mais enfin, bref, en attendant, nous parlons de son histoire. Son histoire...
Raaaah j'en ai marre. De toute façon on sait tous comment il est né, non? Même les fous on droit à leur heure humanitaire. Oui, bon, il est peut être pas né comme les médecins l'avaient espéré, d'accord. En fait, il s'est mal présenté. Très mal présenté. A tel point qu'on a été obligé d'y aller bien à la sauvage et d'ouvrir tout ca pour pouvoir extraire le gosse. Et là, ca commençait bien, stupeur générale, il n'y en avait pas qu'un mais deux de polichinelles dans le tiroir! Sauf que Polichinelle A, et bien il avait pouffé toute la santé de Polichinelle B. Polichinelle B qui avait alors allègrement décédé, non sans avoir au préalable dans une dernière preuve d'amour fraternel entouré son cordon ombilical autour du cou de sa vampire de moitié. Un peu folklorique comme naissance, nous en conviendrons tous.
Quoi qu'il en soit, bilan de l'arrivée de notre ami William sur Terre: Un petit frère envoyé dans la tombe et une mère à moitié sur le carreau, ainsi que sa première tentative de meurtre par strangulation un modeste vingt mai d'une année anonyme *la flemme de calculer, j'avoue*. Qui dit mieux?
Avec une entrée aussi fracassante, il ne fallait pas s'attendre à ce qu'il soit un petit garçon sage. Et en fait si! Au début. A partir de ses deux ans, ses parents, tout du moins sa mère parce que c'était une vampire forte et célibataire par choix, et accessoirement une nymphomane de premier ordre, commença à se dire qu'il y avait peut être un tout petit problème quelque part.
Tout petit le problème.
En fait il se trouvait que, tout le monde le sait, les bébés adorent les peluches, allant même jusqu'à choisir leur favorite comme "doudou". Et bien il se trouve que lui, les peluches, si il les aimait bien, c'était comme coussin. Mais dès qu'on lui disait "il est beau le lapin....", avec cet air pitoyablement mièvre qu'à automatiquement un adulte lorsqu'il parle à un gosse (au secours), et bien ledit gosse le regardait alors avec un air assez interloqué, puis il était pris d'une sorte de moue qui voulait clairement dire "en fait t'es stupide". Pour un adulte, la pilule fut dure à avaler. Un gosse de deux ans venait de le prendre clairement pour un idiot fini. Mais le temps qu'il se remette du choc psychologique, ledit gosse était déjà partit ailleurs.
Enfin bref, ca aurait pu être pire comme enfance. C'est ce que sa mère se dit. Le seul problème, c'est qu'il avait d'autres surprises en réserve. Évidemment, ça n'aurait pas été amusant dans le cas contraire, n'est ce pas?
Will était un enfant sage, il ne criait presque jamais, même quand il se faisait mal, ne touchait que ce qui l'intéressait, et les casseroles pleines d'eau bouillante ne l'intéressaient pas, n'emmerdait pas les voisins lorsque sa mère partait au petit matin et rentrait au petit soir couverte de sang. En fait, là ou pas là, ça ne lui faisait ni chaud ni froid. Il la regardait, lui adressait un petit sourire et se plongeait à nouveau dans l'admiration du livre d'images qu'il avait sous les yeux, ou la construction d'un grand château qui faisait sa taille au moins avec des cubes en bois et des triangles du même matériau. Les jouets comme les action man, les grands châteaux légos avec des dragons et des princesses à sauver et re re sauver parce que les princesses en détresse ne sont pas douées et qu'elles se font tout le temps capturer n'attiraient en lui qu'un regard ennuyé et méprisant.
Estimant que c'était une perte de temps, sa mère ne l'avait pas déposé à l'école, elle lui apprenait les bases, lorsqu'il eut cinq ans et demie, elle lui apprit à lire, et il fit son éducation par lui même dans les livres qui traînaient chez eux. Les contacts humains ne lui manquaient pas, il n'en avait jamais vraiment eu, même pas de sa mère, juste des vagues amis qui devaient être morts puisqu'il ne les voyait plus, ou bien ses conquêtes nocturnes.
Quand il ne lisait pas, il dessinait. Non non, ce n'était pas les grands classiques de "papa maman moi et une belle maison avec une cheminée qui fume" à la mode bâtonnets, mais plutôt "ma chambre avec tout ce que je vois, un minimum de proportionnalité même si c'est pas encore ça sans oublier la toile d'araignée dans le coin supérieur droit". Au début, ce n'était pas du Picasso (même si d'un côté, il suffisait de se descendre une bouteille du truc avec une étiquette 80° dans le frigo, et on aurait atteint le même style), mais il semblait bien qu'il savait voir, et il progressa rapidement. A passer ses journées à dessiner, on progressa vite en effet. Après les paysages, virent les portraits, et un peu de tout en fait.
Vers sept ans, il en eut marre de passer ses journée enfermé, et partit se promener dans la rue. Quand on est tout jeune, on s'intègre vite, et en même temps que la ville et la rue, il apprit la vie de bande, et comment se battre, même si il était un peu jeune pour que se soit un peu sérieux, il suivait le "gang", laissait traîner ses oreilles et ses yeux un peu partout, tout en prenant soin de disparaître comme par miracle quand la situation tournait en eau de boudin. Cependant, un jour, dans une ruelle sombre, il assista à "un combat de grands". Ce n'étaient plus des échauffourées entre gamins pré-pubères en manque d'aventure, mais plutôt une fusillade dans les règles, avec les balles réelles qui vont avec. Fusillade où il manqua perdre la vie, ayant été au passage récupéré comme otage.
Il est intéressant de noter que son preneur d'otage glissa dans une flaque de sang, manque de bol pour lui, et qu'il perdit tragiquement la vie en se cognant le crâne dans sa chute, et surtout à l'atterrissage, contre un coin de poubelle. Un accident est si vite arrivé.
Quoi qu'il en soit, sa mère qui était impliquée dans la fusillade qui, faute d'opposants, avait tourné court, estima subitement qu'il était temps de l'envoyer quelque part où il serait un minimum surveillé, un coup de chance pareil, ca s'appelle un miracle, et on n'en a qu'un par vie. Elle l'expédia dans un pensionnat.
Privé de "parents" qu'il fut, le pauvre enfant éploré [sentez l'ironie] fut envoyé dans un pensionnat donc. A ce moment déjà il était gravement atteint. Et ca empira en grandissant. Il fallait être honnête, il faisait peur aux autres gosses. Un jour ils tentèrent même de le passer à tabac. Le seul ennui, c'est qu'au moment de lui porter le premier coup, l'adorable bambin s'était fendu d'un immense sourire, avait choppé son bras, et au lieu de l'arrêter avait amplifié le mouvement, allant jusqu'à le faire passer par la fenêtre. Et de un. Un hurlement et un craquement sinistre plus tard, William s'était retourné vers ses amis, et alors que tous s'apprêtaient à se jeter sur lui et à fuir, enfin, ils hésitaient entre les deux, le garçon avait alors sorti.... un paquet de cartes, et leur avait proposé de faire une partie de poker. Personne n'avait compris, et encore moins ces pauvres gosses qui voyaient déjà leur vie défiler devant leurs yeux.
Bon, au bout d'une heure de jeu, et de cinquante quatre parties perdues à zéro, ils arrivèrent à une conclusion: La question n'était pas de savoir s’il trichait, mais comment il faisait. Jamais ils n'eurent la réponse. Heureusement pour eux, je ne crois pas que vous auriez aimé savoir.
Il passa quelques années relativement calmes. Mais il finit par en avoir ras le bol. Alors il s'enfuit de l'orphelinat avant de se rendre dans une maison de jeu. C'est un métier vieux comme le monde après tout. Comme il était plutôt beau, il fut engagé sans problèmes, ainsi, il jouait, faisait jouer, et détroussait les gras riches venus s'encanailler dans les faubourgs de Paris, la ville où il avait décidé de vivre. La ville la plus romantique du monde ne pouvait décemment se passer de lui! Il lui arrivait aussi de faire des heures sup' pour les clients qui le demandaient, et qui payaient le bon prix. Il y avait une aile avec des chambres spécialement conçues pour cela dans la maison des plaisirs qui l'employait. L'ingénierie humaine n'a pas de limites. Sven, le tenancier, non plus.
Mais un jour il en eu marre de vivre des folles nuits de stupre et de luxure alors il décida d'aller visiter un peu le monde qui l'entourait. Mais quel âge avait t-il? Dix huit ans. Jeune? Mais non, voyons! La folie n'a pas d'âges après tout!
Il passa ensuite six mois qu'il passa à errer à droite à gauche sans se soucier de l'avenir. Lorsqu'il avait faim, il gagnait aux cartes l'argent qu'il lui manquait. La pauvreté? Ne connaissait pas. Après tout, chez lui, gagner sans forcer (à comprendre sans tricher, sauf quand il avait envie de s'amuser) était devenu une seconde nature. Et puis il s'amusait bien. Il ne manquait jamais d'amis. Ses préférés étaient les soiffards qui croyaient que dame fortune leur souriait, même quand Will les regardait avec un sourire innocent, alors qu'ils n'étaient plus qu'en sous vêtements.
C'est d'ailleurs dans un de ces bars qu'il fit sa rencontre. Au début, il ne lui avait pas accordé la moindre attention. Il attirait souvent l'attention par la quantité et de débit de ses gains. Quand il le suivit, il n'y fit pas attention non plus. Rapidement, il le sema. Il n'y avait pas plus fort que lui pour semer quelqu'un en général. Un vrai lapin.
Il le recroisa dans le même bar quelques temps plus tard. Lui et sa grande mémoire des gens, il était évident qu'il ne le reconnut pas, même quand il s'assit en face de lui pour jouer. A peine un étrange sentiment de familiarité. La partie se déroula tranquillement, normalement. Il n'arrêtait pas de gagner, et à ses yeux, c'était normal. Il n'arrivait pas à comprendre comment les gens étaient si mauvais, il ne lui était jamais venu à l'esprit qu'il avait une chance anormale.
Mais vint le moment où il s'énerva. Mauvais joueur, va! C'est sûr, c'est frustrant de perdre, mais c'est pas une raison pour serrer si fort. Alors qu'il s'apprêtait à lui clouer la main sur la table avec le couteau qui était apparut comme par miracle de l'intérieur de sa manche dans sa main, ce fut lui qui se fit clouer, mais au mur pour sa part.
Hola, mais c'était que ça devenait dangereux... par chance, son opposant lâcha le clou punaise qu'il semblait avoir destiné à son ventre, et il en profita pour s'en aller à l'anglaise. Du moins, c'était ce qu'il avait voulu faire à l'origine.
Parce qu'à présent, il le suivait, se retrouvait dans une pièce seul face à lui, sans savoir ce qu'il lui voulait, ni comprendre comment il avait fait pour le forcer à le suivre et à lui faire dire son nom.
"Tu es à moi"... On ne lui avait jamais fait encore celle là. Ce désir de possession, il l'avait déjà connu, et y avait toujours répondu de la même manière.
"-Tu peux toujours courir…je n’appartiens à personne"
Et voilà qu'il remettait son truc bizarre... Il ne comprit pas tout, mais se retrouva très rapidement nu par terre avec l'autre au dessus de lui occupé à le toucher de partout, et surtout ce qu'il n'aurait pas du. Et il n'arrivait pas le moins du monde à se rebeller. Et il arrêta d'essayer au bout d'un moment, à quoi bon s'acharner sur quelque chose qui ne fonctionne pas, hein? Se laisser faire, il l'avait fait pendant trois ans, un peu plus, un peu moins... Et il fallait admettre que l'autre avait un bon coup de hanches.
Ce qui ne l'empêcha pas de se faire la malle le plus rapidement possible, profitant du fait qu'il ne soit pas là. C'est pratique les fenêtres. Mais il revint également en se rendant compte du fait qu'il avait un collier et un tatouage autour de la cuisse qui n'étaient pas là la veille... Il se disait bien qu'il avait eu mal...
Là encore, la confrontation ne tourna pas totalement de la manière désirée, pas du tout même, et il finit par se résigner.
Même si il voulait être indépendant, même si il préférait la solitude, il s'habitua rapidement à sa situation. Il était logé, nourrit, blanchit, les autres personnes qu'il croisait étaient sympa à vivre, et même l'autre quand il était de bonne humeur... Quand il était inspiré, c'était une autre affaire, mais bon.
Tout le monde sembla surpris lorsqu'il tua son homme lors de sa première mission "sur le terrain", mais bon, cet abrutit le saoulait à ramper comme une larve et à gémir comme un chien, tout ca parce qu'il lui avait pété une rotule et arraché la langue avec les dents. Ça faisait deux mois qu'on le gardait enfermé à le traiter comme une bonniche, alors pour une fois qu'il pouvait jouer... En attendant, il se barra vite fait bien fait lorsqu'il termina de transformer "son homme" en viande froide. Où ça? Trouver des personnes qui seraient tentées pour faire une partie de cartes.
Plus personne au Q.G ne voulait jouer avec lui après qu'il ait extorqué environ deux ans de salaires illicites à chacun.